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Les Maisons du peuples

  • Photo du rédacteur: Centre culturel de Colfontaine
    Centre culturel de Colfontaine
  • 23 avr.
  • 10 min de lecture

Une maison pour le peuple


Offrir aux ouvriers un espace à la fois aéré et lumineux, un espace qui se démarque des salons aristocratiques et des cercles bourgeois, un espace qui se veut à la fois confortable et chaleureux, un endroit de détente, de rencontre, de convivialité, mais aussi de culture et d’émancipation ; un lieu où on se sent comme chez soi, où l’on peut s’amuser, se divertir, jouer ; un lieu d’apprentissage aussi, de formation et d’information ; un lieu où l’on peut se procurer tout ce dont on a besoin pour vivre ; un lieu où on est entendu, soutenu, encouragé; un endroit qui échappe à la surveillance des patrons...



 

 

Activités des maisons du peuple

  • Le café


    Une maison du peuple, c’est avant tout un endroit de détente et de rencontre où l’on

    discute, l’on tape le carton, l’on vient lire son journal, l’on participe à des tournois de billard (…) C’est aussi un lieu politique de première importance, puisque c’est là que se sont souvent réunis les premiers comités de grève et que se sont formés les premiers syndicats.


  • La salle des fêtes

    Réquisitionnée pour des meetings, des conférences ou des réunions exceptionnelles, la salle des fêtes a pour destination première les loisirs et les festivités.

    Elle est utilisée pour les répétitions et représentations des troupes de théâtre. Les harmonies y répètent et donnent des concerts (….) Les enfants ne sont pas oubliés. Des spectacles de marionnettes leur sont destinés. En décembre, la salle accueille le grand St Nicolas ; en février, c’est le carnaval ; en juin, les distributions de prix. Des soupers alternent avec les bals annuels.


  • Le sport

    La gymnastique est sans doute la discipline la plus représentée. Elle s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes, aux femmes qu’aux hommes. La boxe, la lutte, le judo, la danse, tir à l’arc sont aussi représentés.


  • La musique

    Toujours dans cet esprit à la fois de loisir et d’éducation du peuple, des cours de musique sont organisés. Se forment des harmonies et des fanfares.


  • Le cinéma



Maison du Peuple de Pâturages - Historique

Inaugurée le 2 août 1903, la Maison du Peuple de Pâturages s’élève au centre du village.

Son histoire commence en 1885, année de la fondation de la société “Boulangerie coopérative ouvrière” plus tard rebaptisée « Union, Progrès, Économie », créée en vue de centraliser la production de pain, alors répartie sur quatre maisons.

À l’initiative de Louis Pépin, administrateur et futur bourgmestre de la commune, la société propose à ses membres de financer la construction d’une salle de fêtes à l’aide des bénéfices engrangés par la coopérative. Elle est inaugurée en mars 1899.En 1930, elle sera incendiée et reconstruite à l’identique.

En 1900, Louis Pépin s’adresse à Eugène Bodson, un ami architecte, pour ajouter un café, des bureaux et une salle de réunion. Bodson confie l’ornementation de la façade au célèbre décorateur Paul Cauchie : la Maison du Peuple est ainsi inaugurée et célébrée en grande pompe le 2 août 1903. Elle offre par la suite les services d’une épicerie, d’une mercerie et d’un aunage (vente de tissus).

En 1913, le Grand Magasin du Peuple est annexé.

En 1916, pendant la première guerre mondiale, seront créées une infirmerie puis une boucherie pour pallier les difficultés d’approvisionnement mais elles seront fermées au lendemain de l’Armistice.

En 1922, les sociétés coopératives de Pâturages, Quaregnon et Hornu fusionnent pour former l’Union des Coopérateurs borains.

La façade ainsi que la toiture sont classées Monument au Patrimoine wallon le 28 octobre 1982.



Historique de la Maison du Peuple de Pâturages.
Quelques dates :

10 décembre 1885 :   Création de la société coopérative “Boulangerie Coopérative

Ouvrière” ayant pour devise “Union, Progrès, Économie”.

1886 :                         Sous l’impulsion de Louis Pépin, remplacement des quatre fours

par une grande boulangerie à l’emplacement de la Maison du

Peuple.

1895 :                         Création de la “Fanfare Ouvrière Socialiste”

1896 :                         Création de la chorale “L’Amitié du Peuple”

1899 :                         Sous l’impulsion de Louis Pépin, inauguration d’une “Salle des

Fêtes” avec les bénéfices engrangés par la boulangerie.

2 août 1903 :              Inauguration d’un café et de bureaux. Architecte : Eugène Bodson.

1904 et 1906 :            Création d’une épicerie avec des rayons de mercerie et d’aunage

(vente de tissus).

1913 :                         Remplacement de l’épicerie par “Le grand magasin du Peuple” où l’on vendait en sus des faïences, émaux, vêtements et coiffures pour hommes.

1914-18 :                    Au début de la guerre, transformation de la salle de l’étage en

infirmerie par les soins de la Croix-Rouge.

En 1916,                     la viande étant devenue très chère, une boucherie fut ouverte et

fermée dès la fin de la guerre.

1918 :                         Création d’un cercle de gymnastique.

1921-22 :                    Agrandissement de la “Salle de Fanfare”.

1922 :                         Fusion de la Coopérative de Pâturages avec celles de Quaregnon et

d’Hornu pour former l’”Union des Coopératives boraines”

1930 :                          Incendie et reconstruction avec aménagement d’un cinéma.

 

 

MAISON DU PEUPLE DE PATURAGES -Description.


 

Le bâtiment comprend deux niveaux : le rez-de-chaussée et le premier étage.

Le toit fait d’ardoises artificielles est percé de deux lucarnes à bâtière et d’une grande lucarne pignon. Bien que la ligne dominante de la façade en maçonnerie reste assez classique (frontons courbes ou triangulaires, cordons moulurés, arc en plein cintre pour les baies de portes, etc..), on retrouve de nombreux motifs décoratifs de style Art Nouveau (arcs surbaissés, colonnettes greffées d’ornements en coups de fouets, etc…). Les sgraffites de la façade ont été réalisés par Paul Cauchie, l’un des meilleurs artisans de cette technique.


On peut y voir : “Le Triomphe du Travail”,

C'est un imposant sgraffite dans la travée centrale “De chaque côté d’un génie déployant un drapeau rouge et brandissant la torche, emblème de la lumière, un laboureur et un mineur, fièrement campés, dressent de rudes silhouettes, évocatrices du labeur. Près d’eux, un vieillard couronné, représentant la richesse et l’autorité, s’affaisse.

Au centre, une belle jeune femme aux traits fins, la chevelure au vent, chevauche un cheval fougueux, richement harnaché. Elle tient une torche et laisse flotter le drapeau rouge, prenant ainsi des allures de guide. Elle est appelée à jouer un rôle important dans la société à venir.



En lignes nettes, les groupes se détachent sur un fond d’usines et de campagnes, sous l’apothéose du soleil doré de l’avenir.” Deux médaillons aux effigies de César de Paepe et Alfred Defuisseaux. Trois panneaux figurant les mots “Union”, “Progrès” et “Economie” évoquent la devise de la Maison du Peuple : “Union, progrès, économie”.

© Photos sgraffites, Camille Meslay

 

 

Les sgraffites.

“Sgraffite” provient du mot italien sgraffito, signifiant “griffé”.


Cette technique de décoration murale employée dans l’architecture remonte à l’antiquité et trouve probablement son origine dans l’art de la céramique archaïque grecque et étrusque mais ce n’est que durant la Renaissance italienne, à Rome et à Florence, que cette technique apparentée à la fresque est pratiquée comme un art du décor de façade.

Quelque peu oublié, le sgraffite est remis à l’honneur durant la période Art nouveau, à la fin du XIXème siècle. La Belgique et plus principalement Bruxelles constituent de précieux témoins de cette expression architecturale marquée par le goût de la polychromie et le regain d’intérêt pour les arts décoratifs.

En ce qui concerne le sgraffite du début du 20ème siècle, on se réfère généralement à la description d’Adolphe Crespin : « Il ressort (... ) que le sgraffito n’est pas autre chose que la gravure du trait caractéristique d’un dessin dans une couverture de stuc à base de chaux, encore fraîche et appliquée en mince épaisseur sur un enduit de ciment noir. Cette couche de stuc, d’un blanc jaunâtre généralement, est propre à recevoir, tant qu’elle est fraîche, des applications de couleurs diverses suivant les procédés usités pour la fresque.»


La technique consiste donc « à recouvrir d’une mince couche d’enduit clair une première couche de ton sombre. Un dessin est ensuite créé en grattant partiellement l’enduit clair, alors qu’il est encore frais, pour mettre à jour l’enduit foncé sous-jacent.

Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. En outre, la couche d’enduit clair peut être mise en couleur » .

 

Technique d’exécution générale.


La composition est inscrite dans la façade puis reportée à échelle sur un poncif.

L’enduit est généralement exécuté en trois couches. La première couche de ragréage égalise la surface du mur (briques). Son épaisseur est de ± 10 mm. Une seconde couche de fond, de couleur foncée, est ensuite apposée en plus grosse épaisseur. Enfin une fine couche de surface, de couleur claire est appliquée. Le dessin est reporté par poinçonnage sur ce dernier enduit encore frais. Les traits sont ensuite incisés pour découvrir la couche sous-jacente.

Les différentes surfaces ainsi délimitées peuvent être peintes dans diverses couleurs afin d’exprimer le motif.

La technique à fresco est très rarement utilisée et on privilégie, notamment en Belgique, les techniques à secco telles que la tempera (liant d’origine animale ou végétale), la peinture minérale (liant de lait de chaux) ou la peinture à l’huile.

On retrouve fréquemment l’utilisation de dorures dans le sgraffite.

Celle-ci est le plus souvent réalisée sur mixtion à la véritable feuille d’or ou parfois à la feuille de cuivre pour un moindre coût. Malheureusement, l’intérêt et par conséquent la beauté des peintures de sgraffites se sont perdus au cours du temps.


En effet avec la Première guerre mondiale, la production de sgraffites s’estompe avant de pratiquement disparaître au profit d’une rigueur architecturale qui participe à l’évolution de l’Art déco. De nombreux sgraffites sont abimés ou ont disparu lors de réaménagements, rénovations et destructions volontaires ou accidentelles. Le triste bilan actuel que nous en tirons aujourd’hui témoigne de la négligence de ce patrimoine pourtant unique.


Emissions Télé MB :



Archives du Centre culturel de Colfontaine - Expositions des sgraffites 2024



MAISON DU PEUPLE – PETIT-WASMES

En 1889, suite à de vives querelles au sein même de la société coopérative « UNION _ PROGRES_ ECONOMIE » de Wasmes, certains membres la quittèrent pour fonder une société dissidente dénommée « ARTS ET METIERS ».

De cette dernière, naîtra en 1899 la société coopérative de boulangerie «LA JUSTICE » créée à l’initiative de Philippe Dufrasne, journaliste, EVRAD Pharmacien. Dès lors une concurrence acharnée s’installa entre les deux coopératives sur le plan économique pour la distribution du pain. Elle aboutira devant les tribunaux : des dénonciations pour fraude étaient fréquemment déposées au Parquet par une coopérative à l’encontre de l’autre. Des dissensions eurent des répercutions au niveau des deux sections politiques locales qui furent exclues alternativement du P.O.B. Le siège de la coopérative, des bureaux, la boulangerie et le magasin furent installés rue de Petit-Wasmes. En 1901, la société acheta rue de Petit-Wasmes le « Salon Depienne » du nom de son propre propriétaire, en fit sa Maison du Peuple fut construite à son emplacement. Elle comprenait le café et une salle de réunion au premier étage qui existent toujours. La salle des fêtes qui servait aussi de cinéma se trouvait à côté ; elle a été détruite par le feu en 1975 . Au rez-de-chaussée de « La Justice »se trouve le café et le logement des tenanciers. Au premier étage se trouve la salle de réunion. La façade est composée au premier étage d’un garde-corps à balustres devant les baies de fenêtres, un petit balcon avec les mêmes balustres au-dessus de la porte d’entrée. Le soubassement est en pierre. Situation dans le site : dans l’alignement de la rue de Petit-Wasmes, presque en face de l’église. Petit-Wasmes était le quartier des ouvriers mineurs de Wasmes, et reste aujourd’hui un quartier populaire.


Province du Hainaut Borinage, « Inventaire visuel des Maison du Peuple de Bruxelles et de Wallonie II », paru dans Recherche réalisée par les archives d’architecture moderne pour le Ministre de la Communauté Française, p. 218 – 220.


 

Maison du Peuple de Warquignies

















MAISON DU PEUPLE DE WASMES

Wasmes donne l'image, plus qu'ailleurs dans le Borinage, d’un village houiller au relief accidenté, aux nombreux terrils. Dans cette localité de mineurs fut créée la première société coopérative du Borinage, au lendemain des grèves qui sévirent dans la région au début de 1885. Elisée Fauvieau, journaliste, et sept charbonniers furent à l'origine de la constitution de la société coopérative de boulangerie " UNION, PROGRES, ECONOMIE" de Wasmes en novembre 1885.

Ses statuts servirent de modèle pour la constitution de nombreuses coopératives du Borinage.Le capital de départ s'élevait à 1000FB, alors que 50 sacs de farine coûtaient 1200FB. Modestement, ils commencèrent à cuire le pain dans un fournil qu'ils louaient rue de Blaugies; en 1887, la coopérative occupa un immeuble place Saint-Pierre qu'elle se proposait d'établir en Maison du Peuple; elle venait d'acquérir rue des Juifs (actuellement rue des Alliés) une propriété pour y installer le siège de la coopérative, la boulangerie, le magasin. Suite à des dissensions internes, certains coopérateurs quittèrent " UNION, PROGRES, ECONOMIE" de Wasmes pour fonder en 1889 une société coopérative concurrente, également socialiste "LA JUSTICE". Dans cette localité, le mouvement ouvrier dans son ensemble a presque constamment été divisé entre Grand-Wasmes et sa coopérative " UNION, PROGRES, ECONOMIE" et Petit-Wasmes « LA JUSTICE »Au début 1903, la coopérative de Wasmes décida de la construction d'une nouvelle Maison du Peuple. Les capitaux furent avancés par une Brasserie, moyennant de s'y approvisionner exclusivement. Le 4 octobre 1903, elle fut inaugurée. De nouveaux locaux furent construits en 1907 pour la boulangerie et les magasins à l'emplacement du local primitif rue des Alliés. La Maison du Peuple abritait une bibliothèque, un groupe choral " L'Echo du Peuple", la fanfare " L'Union ouvrière" fondée en 1889, un cercle dramatique, les cercles Libre Pensées et des Jeunes Gens. La coopérative organisa à partir de 1905, une caisse de pensions pour ses vieux coopérateurs.En 1929, " UNION, PROGRES, ECONOMIE" opéra sa fusion au sein de la coopérative régionale " L'UNION DES COOPERATEURS BORAINS". La Maison du Peuple devint la propriété de l'Union Coopérative de Liège qui l'a vendue en 1979 à un particulier.





Description extérieure :La girouette qui se trouve au sommet du clocheton présente les emblèmes du mineur :

la pioche, la hache, le casque et la lampe. (…) La façade en maçonnerie de brique a deux corps de bâtiments : celui qui est occupé par le café est surmonté d'un clocheton et comporte de très jolies baies jumelées au premier étage, seuils, meneaux et linteaux en pierre bleue. Le bâtiment de la salle est percé de 9 baies régulières, à linteaux droits en pierre surmontés d'un arc de décharge en brique au rez, à arcs en plein cintre en brique suivis d'un arc en pierre au premier étage.




Description intérieure :

La Maison du Peuple a été réorganisée pour accueillir le laboratoire d'analyses médicales, sans toutefois que ne soient apportées de modifications importantes à l'organisation des locaux.

La salle, restée dans son état d'origine, est fortement délabrée et ne sert que de stockage, en attendant une affectation plus précise. Elle est éclairée naturellement par la série de fenêtres de la façade.

Une galerie en fer forgé longe le mur et est soutenue par des consoles ouvragées en fer forgé. Le mur de scène ne présente plus aucune décoration particulière.


Province du Hainaut Borinage, « Inventaire visuel des Maison du Peuple de Bruxelles et de Wallonie II », paru dans Recherche réalisée par les archives d’architecture moderne pour le Ministre de la Communauté Française, p. 206 – 211. 

 

 
 
 

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PATRIMOINE CULTUREL DE COLFONTAINE par le Centre culturel de Colfontaine.

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