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  • Photo du rédacteurCentre culturel de Colfontaine

ABBAYE DE LA COURT

Dernière mise à jour : 9 févr.


Il est utile de rappeler tout d’abord que l’appellation Abbaye de la Court est erronée. En effet, il ne s’agit pas d’une abbaye à proprement parler puisque les moines n’y ont jamais résidé ! L’appellation Court à Wasmes est plus exacte car, au Moyen Age, courtil désignait la cour de la ferme et par extension la ferme elle-même. En fait, la Court à Wasmes était l’une des dix-neuf fermes que possédait l’Abbaye de Saint-Ghislain. L’existence de la Court à Wasmes est attestée dans un terrier de l’Abbaye, daté de 1403 et rédigé comme suit : "Maison, cour, grange, édifice, jardin contenant environ cinquante bonniers et enclos".

Mais la fondation moyenâgeuse proprement dite aurait été établie sur les ruines d’un établissement romain. En mars 1657, Don Juan d’Autriche y prit ses quartiers avant de vaincre les Français qui assiégeaient Saint-Ghislain et d’y faire son entrée triomphale le 23 mars 1657. En 1659, les troupes françaises du Maréchal de Luxembourg incendièrent une partie des bâtiments. Le 1er août 1674, les Français saccagèrent la grange et la maison d’habitation tandis que la bergerie et les étables étaient en flammes. En 1676, les Français tuèrent Pierre Druart alors Mayeur de Wasmes et Censier de la Court à Wasmes. Vers 1735, la Court à Wasmes était occupée par Angélique Gobert qui tenait en même temps la dîme, "le tout au fermage annuel de 1860 livres, 45 muids de froment, 45 muids de vaireux et 2600 livres une fois pour vins". Le 22 avril 1745, après la Bataille de Fontenoy, le Général Comte d’Estrée, à la tête de 40.000 cavaliers français, vint camper à la Court à Wasmes. En 1772, Dom Amand de Gazier, abbé de Saint-Ghislain, lui donne son aspect actuel. Les plans furent dressés par Jean Malengreau, maître maçon à Quaregnon. Le 5 novembre 1792, le Général français Dumouriez s’y installa à la veille de la " Bataille de Jemmapes" contre les troupes autrichiennes du Duc de Saxe Teschen. Le 8 Nivôse de l’An VI (28 décembre 1797), lors de la vente des biens nationaux, la Court à Wasmes et ses dépendances est acquise par Derbaix, le Maire de Wasmes, pour la somme fabuleuse à l’époque de 1.074.000 francs. A la fin du XIXe siècle, le domaine se morcelle, les héritiers successifs des Derbaix le vendant par parcelles pour faire face aux frais d’entretien. Le 13 août 1941, la Court à Wasmes est classée "Monument historique" par Arrêté royal. En juillet 1965, l’Etat en devient propriétaire et la destine au Ministère de l’Education Nationale. En 1973, le Conseil communal de Wasmes décide, à l’unanimité, l’achat de ce patrimoine. En mai 1982, le Fonds des Bâtiments scolaires en finance la restauration. En octobre 1984, les travaux sont achevés et la Court à Wasmes sauvée. Désormais, dans ce cadre prestigieux, une école dispense une formation de niveau technique aux Métiers de la restauration et de la gastronomie.



Un peu d’architecture


Du quadrilatère du XVIIIème siècle, il ne subsiste aujourd’hui qu’un ensemble de constructions en forme de U.



La Tour

L’aile nord qui est à front de rue est dominée par une imposante tour-porche à base carrée sur quatre niveaux dégressifs. D’une hauteur de 25 m, cette tour s’achève en un clocheton hexagonal percé de six œils-de-bœuf et surmonté d’un petit bulbe.

La Tour a été aménagée en colombier – privilège seigneurial – sur près de 8 m de haut soit quelques 1600 logettes auxquelles on accède par un baliveau tournant sur un pivot et supportant des barres parallèles en bois sur lesquelles sont fixées de petites échelles.

Le rez-de-chaussée en pierre bleue est percé d’un portail en anse de panier et de deux portes piétonnes que séparent des pilastres toscans. Sur la façade, au-dessus du porche, il y avait les armoiries de Dom Amand de Gazier, alors abbé de Saint-Ghislain. Mais ces armoiries ont été estompées par le temps et le martelage des révolutionnaires français.


La Cour d’honneur












A gauche, une chapelle, aujourd’hui disparue, était adossée au mur du porche.

Le flanc sud était occupé par une grange dîmière. A l’ouest, le corps du logis de 11 travées basses est percé au centre d’une porte Louis XIV en plein cintre qui donne accès à un perron double muni d’un garde-fou en ferronnerie.

L’appui de fenêtre de la grande lucarne laisse encore deviner une inscription indiquant la date de 1771. Au-dessus de cette porte, on peut lire « Vetere periclitante ibi de Gazier erexit me » (Tombée de vétusté, Dom de Gazier m’a relevée.) Un toit d’ardoises à la Mansart est percé de lucarnes à linteau reposant sur des montants verticaux en pierre bleue. A l’est, les dépendances ont été aménagées en habitation et exploitation agricole.


La Maison d’habitation

La pièce principale est située à droite du vestibule. La vaste cheminée de pierre est ornée d’un médaillon représentant l’Ourse, l’emblème de Saint-Ghislain.

Au sous-sol, les caves voûtées, dont l’épaisseur des murs varie de 60 à 70 cm, sont spacieuses.

Dans l’une de ces caves, un four à pain est installé. Il a une largeur de 1,20 m, une profondeur de 95 cm et une hauteur au sommet de la voûte de 1,48 m. Une autre de ces caves est équipée d’un vaste feu ouvert et, à en croire les solides crochets armés dans la voûte, elle servait probablement de fumoir. On trouve également un puits à margelle d’une profondeur de 15 m environ.


Les souterrains

Ils prennent naissance dans les caves de la Court à Wasmes. Ils ont toujours intrigué la population qui croyait que ces galeries conduisaient à l’Abbaye de Saint-Ghislain ou à la Cave du R’mite dans la forêt de Colfontaine. Ces souterrains débouchaient dans un endroit discret de la campagne pour permettre aux occupants de s’esquiver en cas de siège.


Manège (cercle équestre de l’Abbaye) :

Construit il y a une bonne trentaine d’années. Les propriétaires louent des boxes à l’année pour une vingtaine de chevaux.

Dans les années 70, le manège de la Court sis en partie sur le terril du Pachy accueillait, le samedi de la Pentecôte, un spectacle représentant la lutte de Gilles de CHIN contre le dragon GAYANT (la pucelle-pucelette de l’année précédente assistait au combat, juchée sur un « lit » de verdure)… Cette légende initiée au XIIième siècle, c’est une allégorie destinée à représenter l’assèchement des eaux marécageuses et nauséabondes qui entouraient Wasmes et ainsi symboliser la victoire du Bien sur le Mal.



Archives du Centre culturel de Colfontaine

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