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  • Photo du rédacteurCentre culturel de Colfontaine

CHARBONNAGES - TERRILS.

Dernière mise à jour : 15 mars 2023

Colfontaine et l’industrie minière.


Le Borinage houiller s’est caractérisé par une exploitation difficile donc peu rentable, qui peut être résumée comme suit : nécessité d’extraire à de grandes profondeurs, température élevée, forte pression des terrains avec césures multiples des failles, risques majeurs d’explosions (grisou) et d’inondations de galeries.

En outre, ces gisements à production généralement faible et aux réserves limitées se situaient dans une région sans vocation industrielle. La « bataille du charbon », entamée dès la fin de la guerre 39-45 se heurta rapidement à l’émergence d’autres sources d’énergie plus rentables et moins gourmandes en main d’œuvre : le déclin de l’exploitation charbonnière, amorcé des 1938, joint à la concurrence grandissante d’autres productions (gaz, pétrole, électricité, suivis peu après par l’essor des centrales nucléaires) signa le déclin généralisé de notre région.

Cette industrie s’est éteinte le 10 mai 1960, avec la fermeture du dernier site en activité : le Dix de Grisoeuil (rue de la Perche, à Pâturages).

Quelques témoignages de ce passé récent parsèment encore ci et là nos campagnes redevenues verdoyantes : quelques sites en ruine et dispersés : Marcasse, Vanneaux, et à proximité : Crachet (Frameries – devenu le P.A.S.S.) et Grand Hornu… ainsi que les nombreux terrils qui décorent notre environnement, tels les « volcans d’Auvergne », vestiges de forces venues d’en bas.


Nos charbonnages et terrils.


WASMES :


Le charbonnage de Bonne Espérance et son terril, dit « le Pachy ».

Coincé entre la rue Clémenceau et la rue des Groseilliers, ce puits, dit «n°8 de l’Escouffiaux», termina son activité en 1930. Ne subsistent que quelques bâtiments à vocation commerciale (l’Auberge de la Folie).

Des wagonnets venant du charbonnage franchissaient le pont au-dessus de la rue de la Jonquière (actuelle rue Clémenceau). Ils transportaient le charbon au triage qui se trouvait plus haut au pied du terril, là où se trouvent les installations d’un centre équestre.

Le 22 mars 1861, un coup de grisou fait 21 morts et blessés. En 1892, le puits fait 17 morts par la chute de la cage suite à un câble cassé.

Le mot « Pachy » (pachi ou pâchi) signifierait prairie, pâturages.

Explications paysagères lors de l’escalade du terril : on peut découvrir, au travers la végétation luxuriante, quelques vues sur les quatre points cardinaux de notre entité (vallée d’El’Wasmes, clochers de paroisses avoisinantes, vestiges du charbonnage de Bonne Espérance et de la Brasserie Centrale, Cense de la Court…). Dans les années 50, le terril accueillait un motocross bien connu dans la région.



Le charbonnage du Grand Buisson et son terril (dit le XVIII)

Situé entre la rue Wilson et la rue de Warquignies (voir plan).

Il s’agit du puits n°3 dit aussi « 18 du Grand Buisson » (bouchon, en patois), en référence aux terres buissonneuses qui abondaient dans ce quartier en 1784. Ce charbonnage possédait aussi un puits (le 19) à proximité de la rue Wilson à Wasmes.

14 juin 1836 : 25 morts. 3 mai 1840 : 13 morts. 1894 : 10 morts. 1901 : 19 morts. Le puits fut fermé en 1930.



Marcasse (le VII - Saint Antoine)


Non loin du terril du 18, se dressent, isolés dans le paysage, les vestiges du site charbonnier de Marcasse (puits n°7 d’Hornu et Wasmes). C’est ici que Vincent Van Gogh descendit en 1879 à plus de 700 mètres de profondeur, pour partager durant quelques heures le labeur des mineurs.


Formé d'un ensemble de bâtiments en brique et ossature de béton, le charbonnage a mis fin à ses activités en 1958 après un ultime coup de grisou, fatal à 17 mineurs le 13 janvier 1953.



Marcasse en 1963


Marcasse en 2020


N.B. : Les terrils du Grand Buisson et de Marcasse constituent actuellement une réserve naturelle (Natagora) :



Les Vanneaux

Les « Vanniaulx », cités en 1298 et 1372, rappellent l’oiseau de ce nom, le vanneau, qui s’y trouvait jadis en abondance dans les marais.

Propriété de la S.A. « Hornu et Wasmes », ce site comportait encore 6 puits en activité en 1920.


Les puits n° 3 & 5 (rue du Pont d’Arcole)

Accident du 23 septembre 1871 : 44 morts.

Les puits No 3 et 5 « d’Hornu et Wasmes » ou « des Vanneaux » ont fermé respectivement le 29 décembre 1956 et le 20 juillet 1957

Ce site est actuellement en voie de réhabilitation et devrait d’ici peu abriter les services du nouveau Centre Administratif de Colfontaine.

Le terril, que l’on peut voir sur une photo (1960) prise depuis l’avenue Biesman à Hornu a aujourd’hui disparu : il a servi à combler une partie de l’ancien canal Mons-Condé pour servir d’assise à une portion de l’autoroute Bruxelles-Paris.

La rangée d’arbres au pied du terril marque le début du sentier de la Taillette.



Le puits n° 6 (au bout de la rue du Pont d’Arcole)


Ce puits est le dernier à avoir conservé des cordes en chanvre de Manille pour la suspension des cadres. Il a fermé en 1948.

Le 23 septembre 1877, une grève y tourne à l’émeute : plusieurs ouvriers sont tués ou blessés par les forces de l’ordre.


Actuellement :


Le terril du VI



Sommet du terril du VI


Vue depuis le sommet du terril : la Cense de la Court.



La Grande Veine (Escouffiaux)


Déjà frappé à la Grande Veine par deux coups de grisou qui font une trentaine de morts en 1818, le site de Wasmes vit un nouveau drame, le 9 avril 1819. Ce jour-là ce sont 91 mineurs qui perdent la vie au puits de l’Escouffiaux à cause du grisou. La lampe inventée par l’Anglais Davy n’est pas encore très généralisée.

Le charbonnage de la Veine-l'Evêque est nominalement cité vers 1382.

La première machine à feu pour pompe d’exhaure est installée vers 1734 à la Grande Veine l’ Evêque par Robert Fastré.


Ce charbonnage, situé à la rue du Bois, a aujourd’hui disparu : seules subsistent une portion du mur d’enceinte et les dalles marquant l’emplacement des puits.

N.B. : à l’arrière-plan, le clocher de l’église de Petit-Wasmes.


Accidents : 1818 : 39 morts. 1819 : 91 morts. 1822 : 3 morts. De 1823 à 1826 : 19 morts…



Les Charbonnages du Grand Bouillon (Wasmes & Pâturages)



Le Grand Bouillon d’en Haut


Le site était situé près de la rue Maréchal Joffre. La concession Grand Bouillon était exploitée depuis le 18ème siècle. Elle fut reprise par plusieurs sociétés avant d’être, en 1816, achetée par Henri de Gorge. Ensuite, les deux sièges furent vendus à la S.A. des Charbonnages du Borinage Central. Mais ils n’étaient pas rentables. Le site ferma en 1921.

Accidents : 1821 : 7 morts. 1864 : 3 morts.


Vue de Pâturages prise depuis le haut du terril :

Au centre : l’ancienne église ND Auxiliatrice

Au fond à droite : le puits du Gd Bouillon d’en bas

Au fond à gauche : le puits du X de Grisoeuil




Pâturages :


Le Grand Bouillon d’en Bas


Accidents :

1824 : 9 morts. 1825 : 9 morts



Emplacement des terrils Gd Bouillon et X de Grisoeuil


Le 16 mai 1908, une violente explosion retentit sur le terril du Gd Bouillon d’en Bas, creusant un impressionnant cratère et projetant des cendres jusque sur la ville de Mons, distante d’une dizaine de kilomètres.

Ce terril était constitué sur l’emplacement de deux anciens puits partiellement comblés en 1870; l’accumulation de grisou dans l’un d’eux, jointe à la chaleur élevée à l’intérieur du terril fut sans doute à l’origine de cet impressionnant accident qui ne fit, heureusement, aucune victime. La végétation a depuis camouflé cette blessure.



Le Dix de Grisoeuil

Situé à la rue de la Perche, ce site fut le dernier en activité sur le territoire de notre commune (fermé le 28 mai 1960).


Ce puits possédait la plus haute cheminée du Borinage !


Accidents :

En 1774 : 11 morts.

En 1781, un incendie y fait 6 victimes.

En 1884, un coup d’eau fait plusieurs victimes et provoque la mort d’une jeune fille. Après quatre jours de recherche, les sauveteurs localisent cinq survivants. Ceux-ci ont erré, sans lumière, au hasard des galeries, sans conscience du temps écoulé. Aussitôt arrivés à la surface, la première chose qu’ils demandent, avant l’eau et la nourriture, c’est une pipe et du tabac !

En 1909, un autre coup d’eau fait 3 victimes.


Ce qu’il en reste :


Le terril du X de Grisoeuil


Le terril du X de Grisoeuil entouré des terrils du Grand Bouillon

(photo prise depuis l’orée Nord du Bois de Colfontaine).


Le terril de Roinge.


Situé entre le cimetière de Pâturages et le Rieu du Cœur, limite avec La Bouverie, il est entièrement boisé et peu accessible depuis quelques années déjà. Souvent confondu avec le terril de Grand Bouillon d’en Bas qui est situé près de la piscine et du Centre de Plein Air Achille Delattre.


WARQUIGNIES


Les charbonnages du Petit et du Grand Tas.



CHARBONNAGES ET TERRILS VOISINS.


Si les puits de ces divers sites s’enfoncent à la verticale de leur implantation sur le territoire de communes voisines, leurs galeries progressaient au gré des veines et en partie sous le territoire de notre entité. De plus, les divers accidents y survenus prélevèrent un lourd tribut chez les nombreux ouvriers mineurs issus de nos corons


Le plus proche : le charbonnage et le terril de La Boule (Quaregnon)

Tellement proches que si le site minier flirtait avec la limite sud de Quaregnon, le terril a toujours un pied sur le territoire de Colfontaine. Le charbonnage est fermé depuis 1923.


Le 4 mars 1887 à 19h30 : une formidable explosion due à un « coup de poussières » y tua 113 mineurs ! A Quaregnon, Pâturages et Wasmes, les cloches sonnent le glas. On signale que, dans la rue St Michel, à Pâturages, sur 16 maisons, il y en a 14 dans lesquelles on pleure des morts. (E. Laurent)



Le charbonnage et les terrils du Fief de Lambrechies


Ce site était situé à l’intersection des communes de Quaregnon, Frameries et Pâturages.


Le 15 mai 1934, un coup de grisou se déclenche à 821 mètres. Les sauveteurs borains arrivèrent en nombre pour sauver les mineurs prisonniers du fond avant d’être victimes, à leur tour, d’un autre coup de grisou le 17 mai. Celui-ci déclencha un violent incendie mais n’arrêta pas les sauveteurs survivants qui retrouveront dix mineurs dont neuf vivants. Le bilan final fut de 57 morts et 17 blessés.

Alors que 32 cadavres sont toujours au fond, il fut décidé de noyer le puits dans le but de maîtriser l’incendie. Le charbonnage de Lambrechies ne fut plus exploité par la suite.

Ses trois terrils sont toujours visibles et accessibles à proximité.




Le charbonnage et le terril de Sauwartan (Petit Dour)

Si ce site est intégré dans ce chapitre, c’est essentiellement parce qu’il se trouve inclus dans la Forêt de Colfontaine et se retrouve dès lors souvent visité lors d’agréables balades.


Unique châssis à molette en béton armé de la région, construit en 1928 par l’architecte Crombez (Wasmes), son exploitation prit fin le 6 Octobre 1938.



Le terril du VII-VIII (Hornu)

Ce terril sert actuellement de base pour un club-école de parapente et offre une vue remarquable à 360°.


Ce terril, un des plus importants du Borinage, fut exploité pour son taux de matières récupérables en résidus de houille, susceptibles d’être brûlés par les centrales. Un chantier est ouvert en mars 1984 par la firme Ryan-Europe : 900.000 tonnes de houille sont récupérées en six ou sept années. Les matières des vieux terrils sont triées : le « bon » charbon était stocké en tas à quelques centaines de mètres de la ligne à voie unique Mons-Pâturages-St Ghislain. Les trains complets de résidus de houille partaient journellement pour la centrale électrique de Ruien (fermée en 2013 et démantelée en 2017).







Archives du Centre Culturel de Colfontaine.

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